Les femmes militaires au moyen-âge

Suite à des débats sur la place des femmes sur un camp militaire, dans les combats et au sein de la Piedtailhe, je me suis penchée sur la question en lisant le livre "Chevaleresses" de Sophie Cassagnes-Brouquet.

Pour faire un résumé en une phrase : les femmes étaient loin d'être absentes dans le domaine militaire du XIeme à la renaissance.

Globalement on les trouve de 3 façons différentes :

En défense de leurs villes : équipées comme elles peuvent avec les moyens du bord par dessus leurs vêtements de femme, elle sont là pendant les tours de garde, elle sont archers, balancent des objets par dessus les remparts ou achèvent les ennemis.

Pendant les croisades, en particulier les premières, elles sont surtout en arrière au soin des blessés et au ravitaillement, mais aussi au combat, équipées comme des hommes. Seul le dépouillement des cadavres permet de les reconnaître.

Enfin elles sont des nobles ou bourgeoises qui lorsque que leur mari part en guerre, ou meurt, reprennent la direction militaire pour défendre leur domaine, aller libérer leur mari ou défendre diverses causes. Elles sont parfois en armure, parfois en tenue de dame.

Ces femmes sont appelées "virago", mot qui peut avoir ou non une connotation péjorative. Elles montent à cheval à califourchon, quelle que soit leur tenue. (recoupement personnel fait avec des sources sur la monte en amazone qui était juste impossible de façon autonome avant la renaissance puisque la selle d'amazone n'existait pas. Si une femme chevauchait seule, c'était à califourchon).

En dehors des combats, contrairement aux idées reçues des femmes sont présentes dans pas mal d'ordres religieux ou de chevalerie, même dans certains interdisant l'accès aux femmes. Des femmes de l’aristocratie étaient formées à l'art de la guerre.

Elles sont aussi très présentes dans la littérature et les chants, qui sont reconstitués lors de parades, notamment les guerrières au XVeme.

Il existe aussi des hauts fait de chevalerie réalisés par des femmes comme Jeanne D'Arc qui relèvent plus de l'exception.

Ce qu'on ne sait pas, c'est en dehors des croisades, si elles prenaient part au gros de combat. Il y a seulement quelques exemples cocasses de femmes en tenue de leur sexe ayant tenté la chose. Pour trouver des femmes prenant véritablement part au combat, l'auteur du livre est allée chercher des récits côté Sarrasin.
Si les occidentaux ne se sont pas vantés d'avoir des femmes dans leur rang lors des croisades, et ont totalement occulté cette réalité, on peut soupçonner qu'ils aient fait de même pour les autres cas de figure.

La présence des femmes militairement disparait à la renaissance où elles sont peu à peu exclue des ordres de chevalerie et en même temps de toute activité militaire.

Ça parait pas évident à première vue d'intégrer ces éléments pour justifier la présence de femmes au sein d'une troupe militaire de métier, mais je vais me pencher sur la question !

Si quelqu'un est intéressé par le bouquin, je le prêterai volontiers.